Fibres d'amiante : pourquoi sont-elles toxiques ?
Pour commencer, nous pouvons l’affirmer : les fibres d’amiante sont toxiques. Mais pourquoi ? C’est à cette question que SECOIAM va répondre tout au long de cet article de blog.
Comme nous avons pu l’évoquer dans de précédents articles, l’inhalation des fibres d’amiante est dangereuse. En effet, celle-ci peut provoquer d’importants risques pour la santé, notamment :
- Le mésothéliome ;
- Le cancer du poumon ;
- Le cancer du larynx ;
- L’asbestose ;
- Etc.
A savoir que cette toxicité des fibres d’amiante est connue et reconnue depuis de nombreuses années. Toutefois, il a fallu attendre longtemps pour que la législation française interdise l’usage de l’amiante (en 1997) et pour qu’elle impose un cadre réglementaire adapté à ses dangers.
Où trouve-t-on les fibres d'amiante ?
Tout d’abord, il faut savoir que l’amiante fait partie d’une famille de fibres minérales. On en retrouve d’ailleurs naturellement dans les sols de certains départements en France. On retrouve par exemple l’amiante sous forme d’affleurements.
A savoir également que l’amiante a été largement utilisé dans l’industrie et le bâtiment pour ses propriétés physiques, chimiques et son faible coût. En effet, l’amiante a comme caractéristique une résistance à la chaleur jusqu’à 1000 degrés. Ce matériau est également considéré comme un combustible ininflammable. Il permet ainsi une faible conductivité thermique, une bonne isolation acoustique et électrique grâce à une faible conductivité.
La fibre d’amiante est très résistante à la traction mécanique, à la flexion et à l’usure. De plus, l’amiante dispose d’une résistance chimique aux acides et aux bases fortes, ce qui permet son emploi avec le ciment. Il est également flexible, avec une bonne élasticité, ce qui permet de le tisser. Et enfin, il est imputrescible.
Ces propriétés exceptionnelles ont donc incité les industriels à l’utiliser très largement.
Quelles sont les caractéristiques qui rendent les fibres d'amiante toxiques ?
En premier lieu, il faut comprendre que les fibres d’amiante pénètrent dans le corps par inhalation. C’est surtout la dimension et la structure de la fibre qui expliquent la dangerosité de l’amiante. En effet, les fibres d’amiante sont constituées de faisceaux de fibrilles. Ces derniers se séparent très facilement sous l’effet de frottements, de chocs ou de manipulations. Elles forment alors un nuage de poussière très fine, qui est souvent invisible à l’œil nu.
Plus une particule est petite, plus elle peut pénétrer profondément dans l’appareil respiratoire. Et justement, plus les fibres sont longues et fines, plus l’organisme a des difficultés à les éliminer. On parle donc d’une capacité de bio-persistance.
Il faut également noter qu’il n’y a pas de seuil en dessous duquel l’amiante n’est pas dangereux. Le fait d’être exposé à de faibles quantités de fibres ou lors de courtes durées n’élimine donc pas le risque.
Toutefois, il est prouvé que les pics d’exposition augmentent fortement les risques. C’est ce qu’on appelle la relation dose-effet. Ainsi, plus le nombre de fibres inhalées est conséquent, plus la toxicité de l’amiante est importante. Il est donc très important de maîtriser les niveaux d’empoussièrement pour éviter ces pics d’exposition.
A quel délai les fibres d'amiante sont-elles toxiques ?
Comme nous l’avons vu, les fibres d’amiante se caractérisent par leur capacité de bio-persistance. Ainsi, ces dernières peuvent rester dans l’organisme malgré ses différents mécanismes de défense. Retenues dans le fond des poumons, les fibres peuvent alors interagir localement avec les tissus et provoquer une inflammation du poumon ou de l’enveloppe qui entoure les poumons, la plèvre, ou les deux.
Ces manifestations sont très progressives et ne se détectent pas facilement à un stade précoce. C’est pourquoi le délai de latence peut être compris entre 10 et 40 ans après l’exposition suivant le type de pathologies.
Ainsi, le délai de latence en cas d’asbestose (c’est-à-dire de fibrose pulmonaire) est généralement compris entre 10 et 20 ans. Il en est de même pour le cancer broncho-pulmonaire, qui apparaît généralement 15 à 20 ans après l’exposition à l’amiante. Toutefois, le mésothéliome a un délai de latence plus important. En effet, cette pathologie survient le plus souvent entre 30 et 40 ans après l’exposition.
Bien que les premières interrogations concernant la toxicité des fibres d’amiante remontent à l’Antiquité, celle-ci est toujours d’actualité. Ainsi, pour nous chez SECOIAM, il est encore essentiel d’en parler autant que possible. Nous devons faire un maximum de prévention et de sensibilisation sur le sujet pour réellement faire évoluer les choses. En effet, c’est la prise de conscience collective de l’importance de ce sujet qui permet de faire évoluer le cadre réglementaire.
Continuons à changer les choses pour un avenir plus sûr vis-à-vis des conséquences de l’amiante.
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