Quel est le rôle du maître d'œuvre dans une opération amiante ?

Il s'agit d'une photo d'un casque de chantier illustrant l'article concernant le rôle du maître d'œuvre lors d'une opération amiante.

Quels que soient les travaux à réaliser, et encore plus particulièrement dans une opération amiante, le recours à un maître d’œuvre est indispensable. En effet, lorsqu’il s’agit d‘une réhabilitation et/ou de démolition, le sujet de l’amiante est incontournable. Pour le maître d’œuvre, qu’il soit généraliste avec des connaissances en amiante ou spécialisé dans la gestion du risque amiante (comme SECOIAM), la réglementation est identique. Le niveau de maîtrise des risques est donc déterminant pour que l’opération se déroule bien.  

Comment le maître d'oeuvre évalue-t-il les risques et comment borner l'enveloppe amiante d'une opération ?

Montage photo illustrant le rôle du maître d'œuvre lors d'une opération amiante

Le repérage avant travaux (RAAT)

Il est essentiel de consulter un maître d’œuvre le plus tôt possible pour une évaluation des risques efficace. Dès l’étude de faisabilité, un maître d’œuvre compétent sur le risque amiante peut, en fonction du besoin du maître d’ouvrage  :  

  • Avoir un regard critique sur les diagnostics amiante existants déjà en possession du maître d’ouvrage et identifier les manques et limites ; 
  • Evaluer le coût associé à la réalisation de diagnostics amiante (complet ou complément).

 

De plus, il accompagne le diagnostiqueur lors de la visite préalable et analyse ses conclusions. L’objectif est que tous les matériaux concernés par les travaux soient étudiés (éventuellement grâce à des sondages poussés). Et que les conclusions couvrent bien tout le périmètre pour avoir un repérage amiante avant travaux (RAAT) exploitable. Grâce à son expérience, un MOE peut alerter un diagnostiqueur sur les principes constructifs différents. Il pourra également l’alerter sur le besoin d’avoir des analyses complémentaires. 

Les modalités d'intervention

Ensuite, il aide à définir la méthodologie d’intervention et à déterminer les choix du traitement de l’amiante. On peut alors se poser diverses questions, notamment : peut-on éviter de toucher à l’amiante ? Et si ce n’est pas le cas, s’agit-il d’une opération en SS3 ou peut-on réaliser les travaux en SS4 ? C’est donc en fonction de ces choix que le MOE étudiera l’impact financier.  

Frise illustrant les missions faisant partie du rôle du maître d'œuvre dans une opération amiante

Comment le maître d'œuvre intègre-t-il l'amiante en consultation d'entreprise ?

Une fois les modalités d’intervention définies, le MOE construit le DCE en y intégrant l’amiante (CCTP, DQE, planning). De plus, il y propose des méthodologies pour optimiser le chantier :

 

  • Soit par des lots spécifiques dans le cadre de retraits au sens de la Sous-Section 3 ; 
  • Soit en complétant les lots courants grâce à des travaux de Sous-Section 4 

 

Si d’éventuelles limites sont identifiées dans le RAAT, le MOE peut anticiper les situations par des BPU.  

 

 

La connaissance des fondamentaux de la gestion d’une opération amiante permet au maître d’œuvre d’analyser les offres techniques et financières. Cela permet également de faire un choix éclairé des entreprises. Pour cela, les questions à se poser sont nombreuses. Le maître d’œuvre se charge alors de vérifier la validité de la certification de l’entreprise de désamiantage. Pour affirmer son choix, il peut aussi contrôler ses références sur des opérations semblables ainsi que le niveau de maîtrise des processus et le niveau d’empoussièrement actuel.  

Photo d'une poignée de main illustrant la gestion des relations, une mission qui fait partie du rôle de maître d'œuvre dans une opération amiante.

Quels sont les éléments que le maître d'œuvre doit suivre et contrôler en opération amiante ?

Avant de démarrer

Dès l’attribution de l’opération, le maître d’œuvre se charge d’affiner l’organisation du chantier de façon très opérationnelle. Bien entendu, cela se fait avec l’entreprise pour optimiser le chantier De ce fait, il vise le mode opératoire, le plan de retrait et les déchets (CAP / BSDA). 

 

En phase de préparation comme en phase de chantier, le MOE doit être vigilant à toutes les modifications de méthodologie puisque celles-ci peuvent impliquer un périmètre de travaux différent. Il en va de même si l’intervention sur des matériaux qui n’auraient pas été analysés au RAAT actuel se révèle nécessaire.  

 

Par ailleurs, il est essentiel d’entretenir de bonnes relations avec les organismes locaux comme l’Inspection du Travail, le voisinage, les collectivités, etc. C’est pour cela que des réunions d’information préalable peuvent être organisées pour éviter un blocage en cours de chantier. 

 

Ainsi, le maître d’œuvre encadre et contrôle le démarrage des opérations. Par conséquent, un MOE compétent pourra s’intégrer aux points de contrôles à la charge des entreprises de travaux amiante. De toute évidence, il est toujours plus intéressant de réaliser les ajustements avant qu’il y ait eu émission de fibres. 

En phase de chantier et de réception

Tout au long du déroulement du chantier, le maître d’œuvre suit l’opération de façon plus ou moins précise en fonction de son aptitude à visiter une zone amiante.  

 

En fait, cela permet : 

  • D’être réactif sur la découverte de matériaux en zone ;  
  • D’identifier les éventuelles limites de prestations (cloisons posées sur dalles de sol amiantés, etc.) ; 
  • De suivre les avancements ; 
  • De partager, à l’aide de photos ou vidéos, aux éventuelles entreprises intervenant ultérieurement sur l’ouvrage, l’état des supports après désamiantage et avant le déconfinement. 
Photo d'un chantier amianté interdit au public illustrant l'article de blog sur le rôle du maître d'œuvre lors d'une opération amiante

A minima, les points de contrôle au cours d’une opération jusqu’à sa réception sont les suivants :

  • L’analyse critique des mesures d’air (c’est-à-dire l’adéquation avec le niveau d’empoussièrement de l’opération, l’absence d’amiante en dehors de la zone de travail) ;
  • Le suivi des déchets (soit l’adéquation entre matériaux ou produits contenant de l’amiante (MPCA) et bordereaux de suivi des déchets amiantés (BSDA), les quantités, les transports et l’élimination) ;
  • Le respect des étapes de libération de zone permettant d’éviter qu’il reste des matériaux ou produits contenant de l’amiante ou qu’il y ait une pollution dans cette phase critique (c’est-à-dire les contrôles visuels, mesures d’air libératoires et de fin de chantier).

 

Et si vous voulez en savoir plus, nous avons écrit un livre blanc sur le sujet. 👇🏼

Sous-traiter la gestion du risque amiante, c'est possible !

Un bureau d’étude technique (BET AMIANTE) comme SECOIAM peut intervenir en Assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) amiante et en maîtrise d’œuvre amiante (seul sur le lot désamiantage ou en complément d’un MOE généraliste sur une opération globale). Forts de notre expérience, nous mettons en œuvre nos approches éprouvées de manière à avoir toujours plus de garanties et de transparences sur ces activités qui peuvent sembler opaques pour des non-initiés.

Un maître d’œuvre compétent en gestion du risque amiante peut donc :

 

  • Avoir un point de vue critique vis-à-vis des demandes de l’entreprise de désamiantage et ainsi éviter les dérives de délais ou de coûts ;
  • Manager une situation anormale, d’urgence ou de crise.

 

En bref, suivre une opération avec amiante n’est pas à la portée de tous. 

 

Pour conclure, nous proposons aux architectes qui font de l’EXE et aux maîtres d’œuvre qui souhaitent monter en compétence une formation sur l’intégration du risque amiante en tant que maître d’œuvre.

 

N’hésitez donc pas à nous contacter pour parler de votre projet et de ses enjeux.

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