Tout savoir du traitement des déchets d'amiante

Les déchets d'amiante sont dangereux : il faut donc respecter toute la réglementation liée au traitement des déchets d'amiante.

Avant de tout savoir du traitement des déchets d’amiante, il faut d’abord comprendre que ces derniers sont dangereux. C’est d’ailleurs le Code de l’Environnement qui le classifie ainsi. L’amiante est en effet considéré comme risqué pour la santé, notamment par sa classification H7 « cancérogène ». Cela signifie donc que l’amiante est un « déchet qui induit des cancers ou en augmente l’incidence ».  

 

A savoir que tous les déchets d’amiante sont dangereux, même s’ils sont liés à des matériaux inertes. Il est donc nécessaire et obligatoire d’éliminer ces déchets dans le respect le plus strict des procédures.  

Les différents types de déchets d'amiante

A savoir que l’on distingue deux grandes catégories de déchets 

 

Tout d’abord, on trouve les déchets de matériaux de construction contenant de l’amiante générés par une activité de construction, rénovation ou déconstruction d’un bâtiment. Ces déchets peuvent aussi être générés par une activité de construction, rénovation ou déconstruction de travaux de génie civil. Cela comprend notamment les terres naturellement amiantifères et les agrégats d’enrobés bitumineux amiantés. A savoir que cette définition date de l’arrêté ministériel du 15 février 2016. Elle remplace alors la catégorie des déchets d’amiante lié pour la rendre plus large.  

 

Ensuite, il y a tous les autres déchets d’amiante, y compris les déchets connexes de chantier contaminés (EPI, films de protection). On parle aussi de déchets d’amiante libre, c’est-à-dire des déchets dont les fibres d’amiante qu’ils contiennent sont donc aisément dispersibles sous l’effet de chocs ou vibrations.  

 

On peut citer par exemple les flocages, calorifugeages, bourres d’amiante en vrac, carton d’amiante, tresses, bourrelets, enduits. Il s’agit aussi mortiers, plâtres, résidus de peinture, produits rigides composés de MCA non incorporés dans un liant, etc. 

 

Cela inclut également les poussières, débris, boues et autres déchets contaminés par des fibres d’amiante (résidus de traitement des eaux, liteaux bois, isolant contaminé, etc.).   

 

En fonction de ces catégories, les règles applicables ne seront donc pas les mêmes. Cela vaut pour le conditionnement, pour le chargement ou encore pour la filière d’élimination. 

L'élimination des déchets : prépondérance de l'élimination par stockage

Il s'agit d'un nuage de mots autour du traitement des déchets d'amiante.

Plusieurs méthodes peuvent être employées pour éliminer les déchets d’amiante. Il existe aujourd’hui deux solutions de traitement  : l’élimination par stockage ou alors l’enfouissement et l’élimination par vitrification 

 

A savoir que le stockage est aujourd’hui la méthode la plus utilisée en France. D’après une estimation des tonnages d’amiante dans les différents exutoires réalisée par le BRGM, on peut en déduire que 95 % à 97 % des déchets amiantés vont en installations de stockage.  

 

En bref, il existe deux types d’installations de stockage : les ISDND (Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux) et les ISDD (Installation de Stockage des Déchets Dangereux).  

 

Les ISDND vont ainsi pouvoir prendre en charge les « déchets de matériaux de construction contenant de l’amiante » tels que définis par l’Arrêté du 15 février 2016. Dans la pratique, les ISDND prennent généralement en charge les déchets d’amiante lié, les déchets de terre naturellement amiantifères, mais aussi les déchets d’agrégats d’enrobés bitumineux amiantés (sous réserve de ne pas contenir d’autres polluants). Toutefois, le plus sûr est de vérifier les libellés des arrêtés préfectoraux autorisant les ISDND.  

 

Les ISDD, elles, acceptent tous les autres déchets. On en compte une quinzaine réparties sur le territoire métropolitain.

Logigramme présentant le traitement des déchets d'amiante.

Traitement des déchets d'amiante : l'élimination par vitrification

L’autre méthode de traitement consiste en l’élimination par vitrification

 

On utilise alors une torche à plasma, qui monte jusqu’à 1600°C. Une fois le point de fusion atteint, on peut fondre les fibres d’amiante, faisant ainsi disparaître la toxicité de l’amiante. On en extrait ensuite un matériau inerte, appelé le Cofalit. Ce dernier sera finalement valorisé en sous-couche routière.  

 

On ne compte qu’un seul centre d’élimination par vitrification en Europe. Ce dernier se trouve à Morcenx, dans les Landes.  

 

Cette solution de traitement est la seule reconnue légalement et qui permet de prendre en charge tout type de déchet. Toutefois, son coût de traitement élevé, les difficultés économiques passées, le peu de maillage territorial, font que cette solution est encore peu utilisée en France.   

Traitement des déchets d'amiante : le cas particulier d'outre-mer

Il s'agit d'une photo prise sur chantier de bigs bags scellés contenant de l'amiante. Cela illustre le traitement des déchets d'amiante.

A ce jour, à l’exception d’une ISDND (Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux) sur l’île de la Réunion, il n’existe pas encore de filière locale pour le traitement des déchets. Cela nécessite donc de procéder à un stockage provisoire avant l’évacuation des déchets par voie maritime pour rejoindre la métropole. 

 

L’exportation des déchets est alors soumise au Règlement Européen pour obtenir les autorisations d’export, mais aussi au Code Maritime de Transport de Marchandises Dangereuses (IMDG). Elle est également soumise à l’acceptation du centre de traitement et à la réalisation d’un plan de chargement du container à faire par l’entreprise en charge de l’empotage.  

Il est donc difficile de tout savoir du traitement des déchets d’amiante… Sur ce sujet, encore plus que pour les autres, les nombreuses réglementations s’imbriquent (notamment le Code du Travail, le Code de l’Environnement, la réglementation sur le transport de marchandises dangereuses, etc.).   

 

Pas de panique, car SECOIAM est là pour vous aider ! N’hésitez donc pas à nous contacter pour en savoir plus concernant nos prestations de Conseiller à la sécurité pour le transport de marchandises dangereuses (CSTMD). 

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