Quels sont les dangers de l'amiante ?

L’interdiction de l’amiante est devenue de plus en plus évidente au fil du XXe siècle, une fois son caractère cancérogène avéré. Aujourd’hui, chacun connaît précisément quels sont les dangers de l’amiante, mais peu connaissent les spécificités qui en font un matériau à haut risque pour la santé.

Les trois raisons de la toxicité de l’amiante

Un danger volatile

Le mode de pénétration de l’amiante dans l’organisme se fait par les voies respiratoires pour atteindre la zone pulmonaire.

Un risque pénétrant

Sa structure en faisceau est constituée d’une multitude de fibres ultrafines qui pénètrent au plus profond de l’appareil respiratoire, jusque dans les alvéoles pulmonaires.

Une menace persistante

La capacité de biopersistance de l’amiante (capacité à conserver ses caractéristiques dans un milieu inhospitalier) explique que ses fibres restent longtemps dans les poumons et dans la plèvre.

Ces caractéristiques rendent les fibres d’amiante cancérigènes, provoquant principalement cancer du poumon et mésothéliome (cancer de la plèvre). Des études montrent que d’autres cancers comme celui du larynx, des ovaires, du pharynx, de l’estomac, du colon et du rectum pourraient être liés à l’amiante. Enfin, l’inhalation de fibres peut aussi entraîner d’autres pathologies bénignes comme l’asbestose ou les plaques pleurales.

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Ces pathologies sont progressives et peuvent se manifester avec un temps de latence de 20 à 40 ans, ce qui fait de l’amiante une véritable bombe à retardement.

Plusieurs niveaux de risque

Le risque de cancer est d’autant plus important que l’exposition est intense, précoce et prolongée (relation dose / effet). Toutefois, les études épidémiologiques montrent qu’il n’y a pas de seuil en dessous duquel le risque est absent. Même si certaines personnes sont exposées et ne développent rien, d’autres le sont à de faibles niveaux et développent des maladies. Nous sommes donc inégaux face au risque et il faut tout mettre en œuvre pour éviter d’être exposé.

Autre mauvaise nouvelle : si beaucoup de cancers peuvent aujourd’hui être traités, ce n’est pas le cas de ceux provoqués par l’amiante. Une fois l’exposition survenue, il n’existe aucune solution, et le dépistage ne modifie pas le pronostic. L’exemple le plus frappant est celui du mésothéliome, qui conduit au décès dans l’année qui suit le diagnostic. Quant au cancer broncho-pulmonaire, le risque de survenue est majoré par l’exposition à d’autres agents cancérogènes, en particulier la fumée de tabac.

Quelle est l’ampleur du problème ?

Chaque année, on compte environ 3 000 à 4 000 nouvelles déclarations de maladie professionnelle liée à l’amiante, comme le montre le tableau ci-dessous. Entre 2000 et 2016, 88 682 maladies professionnelles ont été reconnues au titre du régime général, tableau 30 et tableau 30 bis.

L’amiante est la principale cause de mortalité suite à une maladie professionnelle.

Dans un rapport rendu au Sénat, le Haut Conseil de Santé Publique estime que non seulement 35 000 personnes sont mortes, en France, d’une maladie de l’amiante, entre 1965 et 1995, mais entre 50 000 et 100 000 décès sont encore attendus d’ici 2025.

Les effets de l’interdiction de l’amiante n’ont pas encore permis de baisser la courbe de mortalité, Santé Publique France constate même que l’incidence du mésothéliome pleural continue à augmenter en France et cette augmentation est encore plus marquée chez les femmes que chez les hommes.

Les circonstances d’exposition

Afin de mieux comprendre les circonstances d’exposition, l’Etat a missionné Santé Publique France, pour réaliser un suivi de l’évolution de la situation épidémiologique des mésothéliomes. En effet, ce dernier est un cancer dont le seul facteur de risque connu est l’amiante. Les enquêtes menées suite aux déclarations obligatoires montrent que l’essentiel des expositions est d’origine professionnelle (90% des cas chez les hommes, 40% pour les femmes).

On estime que deux millions de travailleurs sont exposés : essentiellement dans le BTP (900 000) mais aussi dans d’autres secteurs de maintenance, de nettoyage, etc.

Les chiffres de Santé Publique France montrent l’existence d’autres sources, comme par exemple :

  • Les expositions para-professionnelle (conjoint ou enfants d’une personne exposée professionnellement) ;
  • Les travaux de bricolage ;
  • Les expositions domestiques liées à l’existence d’objets ménagers contenant de l’amiante (panneaux isolants, planche à repasser, grille-pain, etc.) ;
  • Ou lors d’exposition environnementale : proximité avec un site géologique ou pollution à l’amiante à l’intérieur de bâtiments publics et privés ou proximité avec une usine de transformation d’amiante.

Il existe des cas de mésothéliome chez des personnes qui ont travaillé dans des écoles ou des tribunaux ou autres établissements qui contenaient de l’amiante. Le rôle des expositions environnementales à l’amiante ne doit donc pas être sous-estimé.

Quelle indemnisation ?

Comme toute maladie professionnelle, dès lors qu’elle a fait l’objet d’une reconnaissance, la victime (ou ses ayants droits) sera indemnisée par la Sécurité Sociale des travailleurs salariés. À cela s’ajoute le Fonds d’Indemnisation des Victimes de l’Amiante (FIVA) qui indemnise de façon complémentaire les travailleurs de tout régime ainsi que les cas liés à une exposition non professionnelle. En effet, l’État ayant été condamné pour ne pas avoir dit clairement la toxicité de l’amiante aux employeurs, il a dû mettre en place le FIVA.

En 2005, le ministère en charge de la santé avait estimé l’impact financier de l’indemnisation des victimes entre 1,3 et 1,9 milliards d’euros par an.

Enfin, les victimes de l’amiante pourraient également utiliser le recours juridique en cas de mise en danger de la vie d’autrui ou de faute inexcusable de l’employeur.

Gérer le risque amiante est un véritable enjeu sanitaire, dans le cadre professionnel en premier lieu, mais également pour la population de manière générale. Ceci explique le choix que nous avons fait chez SECOIAM d’accompagner à la fois les entreprises de travaux mais aussi les propriétaires de bâtiment.

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